Niki de Saint Phalle, artiste féministe aux multiples facettes, est en même temps plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice. Elle est une des rares artistes à avoir été reconnue de son vivant comme une artiste très importante, dans les années 60.

À l’occasion de l’exposition « HON: Niki de Saint Phalle & Shen Yuan » à la Power Station of Art, l’Alliance Française de Shanghai vous invite à assiter à une conférence animée par notre professeur d'Histoire de l’art, Denis VIROT pour en découvrir plus sur cette artiste polyvalente et marquante du XXe siècle, sur son apport au mouvement du Nouveau Réalisme et son influence dans la culture contemporaine. 

Une « enfant de Dépression»

Niki de Saint Phalle est née Catherine-Marie-Agnès Fal de Saint Phalle à Neuilly-sur-Seine, le 29 octobre 1930, dans une famille bourgeoise mais ruinée à cause de la crise écnomoique mondiale. Niki connaît une enfance difficile et, pire encore, entâchée par une relation paternelle incestueuse qui marquera à jamais son oeuvre. 

Premiers pas comme mannequin

Niki de Saint Phalle sur Vogue

Avant de faire sa place dans le monde de l’art elle débute en 1948, à seulement 17 ans une carrière de mannequin qu'elle poursuit jusqu'à 25 ans. 

Des photos d’elle paraissent dans de nombreux magazines comme Vogue ou Life Magazine. Elle l’abandonnera pour se consacrer uniquement à son travail d'artiste.

C’est l’art qui l’a sauvée

« Peindre calmait le chaos qui agitait mon âme et fournissait une structure organique à ma vie sur laquelle j’avais prise. C’était une façon de domestiquer ces dragons qui ont toujours surgi dans mon travail tout au long de ma vie et cela m’aidait à me sentir responsable de mon destin. Sans cela, je préfère ne pas penser à ce qui aurait pu m’arriver. »

——Niki de Saint Phalle, Harry and Me. The Family Years, Zurich, Benteli, 2006, p.52. 

Niki de Saint Phalle est surtout connue pour ses perfomances artistiques de tirs dans lesquelles elle fait "saigner la peinture". Cet "enfant de Dépression" y retrouve une relation à l’art quasi thérapeutique. 

Niki de Saint Phalle en train de viser，1961 

La thématique de la représentation féminine est aussi une de ses directions fortes. Niki de Saint Phalle explore le corps féminin d’une manière toute nouvelle où elle va se projeter dans le futur en disant « voilà ce qu’il faut que les femmes soient ».

Ses « Nanas » pulpeuses et colorées sont aussi une sorte de discours féministe qui va porter cette parole dans l’espace public à travers le monde.

Les Nanas de Niki de Saint Phalle présentées au Grand Palais en 2014, © Niki Charitable Art Foundation. Tous droits réservés. 

Rêveuse d’architecture

Autour de cet objectif très important pour elle de créer un art qui apporte de la joie à tout le monde, Niki de Saint Phalle a également conçu beaucoup d’installations dans l'espace public, parmi lesquelles "La Fontaine Stravinsky" à Beaubourg, en collaboration avec son amoureux et artiste suisse, Jean Tinguely.

La Fontaine Stravinsky au Centre de Pompidou à Paris

Passionnée depuis longtemps par le travail de l’espagnol Antonio Gaudi, Niki a créé un univers fantastique dans le Jardin des Tarots en Italie pendant des années jusqu’au dernier moment de sa vie.

Tarot-Garden--Vue du Jardin des Tarots, Garavicchio, Italie, © Laurent Condominas 

Intervenant：Denis VIROT

Hypokhâgne et Khâgne de formation puis Master II à Paris IV-Paris Sorbonne en esthétique et en philosophie de l’art, Denis VIROT a enseigné dans plusieurs lycées parisiens, ainsi qu’à Berlin en Allemagne, avant de partir en Asie. A l’Alliance Française de Shanghai depuis 6 ans, il y enseigne la langue française ainsi que la littérature et l'Histoire de l'art.